Maghnia (orthographiée aussi Marnia) est une ville du nord-ouest de l'Algerie . Avec plus de 95 000 habitants, elle est la deuxième plus grande ville de la wilaya de Tlemcen après Tlemcen.Ce lieu était occupé par les Romains et on l'appelait alors Numerus Syrorum.Maghnia est devenue célèbre grâce au premier président de l'Algérie Ahmed Benbella dit Ahmimed qui est originaire de Maghnia (Marnia).
GéographieSituée à 27 km à l'est d'Oujda (Maroc), on y trouve deux postes frontaliers Akid Abbas et Akid Lotfi ce sont les lieux d'entrée du Maroc vers l'Algérie, située aussi à 26 km à l'ouest de Tlemcen, 160 km au sud-ouest d'Oran et à environ 60 km du littoral. Connue aussi par ses stations thermales Hammam Boughrara et Hammam Chigueur pour les traitements des maladies dermatologiques
HistoireDès l’âge de la préhistoire, le site de Maghnia fut occupé par des groupes humains importants comme en témoignent quantités de quartzites, de basaltes, de grès, de silex taillés et ouvrés, recueillis sur le territoire de Maghnia et dans ses environs immédiats « oued Mouilah ». Ce fut un établissement phénicien d’abord, puis un poste romain, appelé, d’après les bornes milliaires « NUMERUS SYRORUM » ou simplement « SYRORUM » ou « SYR ». Les Romains y établirent un camp militaire, entouré d’un fossé large et profond, flanqué de tours carrées et où l’on entrait par 4 portes. Le nom de numerus Syrorum désigne au départ l'unité auxiliaire de l'armée romaine qui avait sa garnison dans le camp. Il s'agissait d'une unité recrutée initialement en Syrie2. Cette unité avait été auparavant cantonnée en Dacie3. Le camp était le camp le plus occidental du dispositif militaire développé en Maurétanie Césarienne à l'époque sévérienne, la nova praetentura.
Un grand nombre d’inscriptions tumulaires votives ou de bornes milliaires, découvertes plus tard et une épaisse couche de cendres, de charbons, de débris retrouvées dans tous les environs, à une profondeur à peu près uniforme, ont prouvé l’existence de ce poste romain, qui a dû être détruit par un incendie. Plus tard, quand la domination romaine eut complètement disparu, les remparts de l’ancien castellum subsistèrent ; de là, le nom de « SOUR » (rempart) donné parfois par les autochtones à Maghnia et sans rapport avec le SYR des Romains. Un important marché de nomades se tient régulièrement auprès de l’ancien camp romain. En effet, par sa situation géographique, au centre d’un long et étroit couloir entre Tlemcen et Fès et facilement accessible, d’autre part, aux montagnards du sud et aux habitants du littoral, Maghnia ne pouvait manquer d’être un lieu important d’échanges.
C’était le lieu tout indiqué pour les rencontres des tribus dont les campements s’élevaient sur tout le territoire environnant. Les plaines étaient généralement habitées par des nomades souvent arabisés après l'islamisation, qui consacraient à l’élevage des moutons, des chevaux, des chameaux et à la culture des céréales, le peu de temps que leur laissaient les guerres intestines et le pillage. Les Berbères, qui vivaient dans les montagnes, formaient environ un cinquième de la population totale. En certains endroits, ils ont pris les habitudes nomades des Arabes, et presque partout, à l’imitation de ceux-ci, ils se faisaient une guerre acharnée. Mais ils étaient plus industrieux, cultivaient le sol avec plus de soin, élevaient du gros bétail, plantaient des arbres comme en témoignent les immenses orangeraies de Zegzel dans les Beni-Snassen.
C’était à Maghnia que les adeptes des deux types d’économie présentaient leurs produits. Sous la domination arabe lui fut donné le nom de Lalla-Maghnia. Ce nom est celui d’une sainte musulmane toujours vénérée dans la région y compris par une grande partie des membres des tribus marocaines des Angad. Elle a été inhumée près de Maghnia. En ce lieu se trouve encore aujourd’hui la Kouba, dans laquelle, elle ne cesse, dit-on, de faire des miracles. Ce mausolée n’offre aucune particularité artistique, mais la Kouba indigène est élevée vers la fin du XVIIIe siècle. En 1836 au moment où la première expédition française entrait à Tlemcen, les ruines du camp militaire romain de Lalla-Maghnia furent signalées aux officiers français. Ce ne fut que 7 ans après, au mois de novembre 1843, qu’elles furent exploitées par le général Bedeau accompagné du commandant. C’était au moment où l’émir Abd El-Kader venait de se réfugier au Maroc.